Une journée productive aujourd'hui. J'ai sorti une feuille pour noter mon idée de film.
Un enfant est en garde partagée. Il vit avec son père musicien dans une roulotte une semaine sur deux; sa mère vient d'une famille fortunée installée dans une grande maison sur le mont surplombant la ville. Le petit a des amis dans le quartier riche de sa mère et partout où son père l'amène. C'est sa fête de 7 ans, et il veut réunir tous ses amis et toute sa famille.
C'est mon point de départ. Qu'est-ce qui arrive ensuite? Où est-ce qu'il a décidé de faire la fête, chez papa ou maman? Est-ce que les adultes s'entendent aussi bien que les enfants?
Avec Jéricho, on a convenu du principe que nos histoires seront filmées du point de vue du personnage principal. Donc ici, l'histoire sera racontée du point de vue de ce garçon de 7-8 ans.
Je voulais écrire tout ça sur ma feuille, quand une amie d'une amie m'a texté pour m'aider dans ma recherche sur des familles qui vivent au Québec et au Canada dans des roulottes.
Elle m'a parlé de son rêve d'une «bus life». Avec deux bébés, un chum et un chien, elle part vers l'inconnu en avril prochain. Ils sont en train de réaménager leur bus pour pouvoir y vivre tous ensemble pendant quelques mois et peut-être années. Du moins avant que l'aîné commence l'école. Ils vont traverser le Canada, les États-Unis et aller jusqu'en Amérique du Sud.
Je voulais encore noter mon histoire sur cette feuille, ainsi que d'autres détails que je venais d'apprendre. Mais avant que la plume touche le papier, le téléphone a sonné. Un évènement en soi, car les amis ne m'appellent plus depuis environ 2017. Pas sans préavis par texto ou courriel.
Une amie de longue date proposait d'aller boire un thé. J'ai sauté sur l'occasion, car ça faisait longtemps que je voulais prendre de ses nouvelles. Il se trouve qu'elle revient à Montréal après 10 ans d'absence. Elle fait de la production évènementielle, théâtrale et elle s'intéresse à notre projet. Elle m'a donné quelques conseils quand à l'élargissement du public sur le web et autres marketings.
J'ai aussi appris un tas de choses sur sa vie, c'était vraiment très captivant comme conversation. Il y a vraiment des gens qui n'ont pas froid aux yeux et qui bougent plus que d'autres. Mon amie est plutôt du genre de nomade universitaire: ces diplômes l'amènent d'un pays à l'autre.
Tout cela pour dire qu'au retour chez moi, je me suis installée devant ma feuille pour noter finalement mon idée de film. La feuille a passé du temps seule sur la table. La lumière, l'humidité ont agi sur elle. En fait, des formes ont commencé à apparaître, surtout en bas de la page, plusieurs signes, un genre de lettres autocréés par la feuille. J'ai donc décidé de laisser la feuille blanche sur la table encore quelque temps. Je crois qu'elle a des choses à me dire, elle. Je ne suis pas si pressée de noter mon film en mots, car je commence déjà à le voir dans ma tête. En fait, je le vois encore mieux quand la feuille reste abstraite, telle une toile de projection d'idées. Et vous, voyez-vous quelque chose en lien avec ce petit garçon à l'agencement familial si atypique? Une vie de nomade, est-ce que ça vous intéresserait? Une vie de très riche, est-ce que vous aimeriez ça? Avez-vous déjà été heurté par un mode de vie très différent du vôtre de quelqu'un dans votre cercle d'amis? Avez-vous déjà été un/e pauvre parmi des riches? Un/e riche parmi des pauvres? Un/e nomade parmi des sédentaires? Un/e sédentaire parmi des nomades? Regardez la feuille et attendez pour voir si des images vous viennent en tête. SVP écrivez dans les commentaires tout ce que vous voyez, même sans lien apparent avec mon histoire. Dans quelques jours, je vais essayer de décoder ce que la feuille me dit.
À suivre dimanche prochain!
Bonjour! Ce sont des réflexions très intéressantes! Pour répondre aux questions de Nastia, pour ma paet lorsque j’étais enfant je me souviens que mes amis me disait souvent: Vous autres, vous êtes riches! Je disais « Pourquoi tu dis ça?«
Ils répondaient: « Ben, parce que vous avez une grosse maison! »
Puis, vers l’âge de 10 ans, j’ai constaté en allant chez deux de mes amies « Annie » qu’effectivement mes parents avaient tout un patrimoine!
Annie Cochrane vivait dans une maison modeste dans un boisé à Beauport ( c’était assez dépaysant pour la petite banlieusarde que j’étais! ) Pour moi, c’était une autre façon de vivre que je connaissais pas trop, ... à part, dans les contes pour enfants!
Quant à Annie…
Dans cette idée de film, ce que je me demande vraiment, c’est: qui est ce garçon? Quelle personnalité il a? Et quelle est sa relation à sa mère et à son père? Comment sont-ils? Est-ce que ces amis d’un côté comme de l’autre connaissent sa situation? Ou est-ce un secret?
Aussi, je lui donnerait quelques années de plus, il me semble. 9 ou 10 ans? Pour qu’il soit en âge de voir les différences matérielles autour de lui. À sept ans, on est plus ou moins conscient de ces détails. (Et c’est tant mieux!)
J’aime beaucoup l’idée que les mondes se mélangent à un moment donné dans le film. La fête c’est bien, mais ça pourrait aussi être un souper,…
Je suis en train de préparer un truc pour le collège sur les Innus, peuple nomade. Mes étudiants vont écouter ceci: https://ici.tou.tv/je-m-appelle-humain Très contemplatif. Ça résonne ? La première écrivaine innue An Antane Kapesh "Fière parce qu’elle possédait, ce que peu possèdent désormais, la connaissance du territoire. Elle savait vivre à travers les espaces sans carte et sans boussole. Sans frontière." http://memoiredencrier.com/je-suis-une-maudite-sauvagesse-eukuan-nin-matshi-manitu-innushkueu/
Wow! Captivant de te lire Nastia! Comme quoi, la productivité n’est pas toujours ce que l’on pense! On n’a pas toujours besoin d’être assis à son bureau pour être productif! Il s’agit d’utiliser nos antennes pour recevoir les signaux qui nous sont envoyés. Se laisser inspirer par le vécu des gens de notre entourage puis les transformer en personnage d’un court-métrage. Saisir au vol les images qui voyagent! ;-)